« Requalification urbaine et architecturale » à Santa Teresa di Gallura, Sardaigne

Un parcours sensoriel entre les hauteurs et les profondeurs

L’enjeu de ce projet réside dans la valorisation du patrimoine local pour redistribuer les espaces publics et réaffirmer l’identité culturelle auprès des habitants, excursionnistes et touristes. Ceci afin d’apporter une alternative aux déséquilibres actuels sensoriels, pour connecter les points d’intérêts et créer des passerelles adaptées aux différentes usages de la population. Pour valoriser un si beau paysage, la récurrence de ‘points de vue’ ou de belvédères est privilégiée.

Améliorer et transformer le paysage, révéler et souligner ses potentialités

Par la récurrence des ‘points de vue’ ou belvédères existants comme la Tour espagnole ou la roche avant de descendre à la plage ainsi que les nouveaux, créés dans un langage contemporain.

1. La spirale belvédère’ de 3 mètres de haut conçu pour la place de la Libertà, qui procure une vue sur la place et au-delà vers la mer et le terrain de la Tour espagnole ;
2. L’amphithéâtre vert’ qui prolonge la promenade depuis la place vers la Tour espagnole et offre une perspective plongeant sur cette zone escarpée ;
3. Le remblais’ ou promenade en longueur en haut et en bords des roches longeant la plage de la Rena Bianca ;
4. La terrasse panoramique du café situé dans le pôle d’agrément, et son amphithéâtre fait de rampes et passages piétonniers, implantés dans le creux de la descente vers la plage de la Rena Bianca.

Valoriser les chemins passants, place au confort et à la sécurité

Connecter les points d’intérêts et créer des passerelles adaptées aux différents usages des populations, un défi de taille pour valoriser une libre circulation.

Récurrence des rampes PMR et changements de niveaux à multiples reprises

La présence de rampes PMR sur une même zone procure des choix selon le mode de déplacement des passants, riverains et visiteurs :

1. La spirale escalier qui descend’ une rampe adjacente depuis la place vers la via Bechi ainsi que la bretelle verte et son chemin qui longent le mur se rejoignant avec ‘l’amphithéâtre vert’ derrière la Tour espagnole ;
2. L’amphithéâtre vert’ à multiples rampes et escaliers pour se déplacer depuis la place de la Libertà vers la Tour espagnole ;
3. La création d’un passage entièrement piétonnier depuis le village ainsi que deux accès au- delà du parking de l’hôtel Corallaro s’ouvrant sur ‘le remblais’ ou promenade en longueur en haut et aux bords des roches longeant la plage ;
4. Dans le pôle d’agrément café-vestiaire-point renseignement, ‘l’amphithéâtre’ fait de rampes et de passages piétonniers, implantés dans le creux et desservant les habitants et les visiteurs vers la plage de la Rena Bianca.

Création d’un pôle d’agrément

Il s’agissait de créer un lieu de transition et de services pour procurer un meilleur bien-être aux visiteurs et aux riverains. Concrètement nous proposons les dispositifs suivants :

1. Le café-bar situé à droite, dans le creux permettrait aux visiteurs de s’abriter de la pluie, du vent et du soleil. Sur la terrasse au rdc, à l’Intérieur, ou sur la terrasse- belvédère vitré au premier étage - permettrait de se désaltérer, se restaurer, se retrouver et se reposer.
2. Le vestiaire situé à gauche dans le creux permettrait de s’habiller, se doucher, se laver les pieds et d’utiliser les toilettes ainsi que de nettoyer des affaires de plage. Des douches et des points d’eau sont disponibles à l’extérieure en montant les rampes vers le pôle d’agrément depuis la plage;
3. Le point de renseignement situé au milieu dans le creux qui remonte depuis la plage et au- delà du ‘remblais’ ou promenade en longueur en haut et aux bords des roches la longeant permettrait aux visiteurs de contacter les services de secours locaux (pompiers, ambulance) en cas de difficulté, ou se renseigner de façon plus générale.
4. Il permettrait aussi aux administrateurs de la ville de renseigner et surveiller les visiteurs et les habitants – à l’appui d’un dispositif équipé, spacieux, et de proximité.

Protéger et préserver le patrimoine biologique en milieu littoral

L’intérêt de la protection de la faune et de la flore sauvages et de la conservation des habitats naturels n’est plus à démontrer. Prévenir la destruction, l’altération ou la dégradation de milieux particuliers aux espèces végétales permet de créer des paysages naturels et authentiques.

Renforcement d’initiatives de protection du monde végétal à Santa Teresa Gallura

La mise en place de différentes initiatives de protection pour le monde végétal à Santa Teresa Gallura est impérative. Le parti pris est de préserver une population végétale endémique de Sardaigne et d’y intégrer une végétation sélectionnée et typique de la Méditerranée.

Santa Teresa di Gallura bénéficie de trois lieux distincts ; la plage, la place de la Libertà et La Tour espagnole. Le projet consiste à connecter ces lieux, par un traitement paysagiste cadré dans sa propre flore et par des structures architecturales à base de matériaux naturels de l’île.

La Place de la Libertà

Sur cette île, la Place de la Libertà a vocation à réunir les passants afin de prolonger la vie du village en leurs proposant des moments joyeux et ludiques. Le lieu est aménagé par le haut et le bas ; un accès souterrain mène à une aire de jeux pour enfants ou de repos pour adultes ; un point de vue est également créé, en forme de demi-cercle, accessible par une sorte d’amphithéâtre vert en spirale qui prolonge la promenade balnéaire depuis la place vers la Tour espagnole. La vue sur la mer est omniprésente, le paysage reste ouvert sur la zone escarpée qui fait la beauté et richesse de Santa Teresa di Gallura.

La Tour Espagnole

Ce lieu se situe à la pointe de l’île et plusieurs chemins y mènent. Cette zone a été revue et les chemins ont été restaurés pour former un véritable parcours de visite. Le cheminement proposé est plus cohérent et continu, avec des passages plantés, des gardes corps transformés en bancs pour permettre le repos, et enfin des parcours pédagogiques qui expliquent la flore et le faune.

La Plage de la Rena Bianca

Le lieu de rassemblement privilégié pour tous les visiteurs reste la promenade ou ‘le remblais’. A Santa Teresa di Gallura, un remblai sur 3 paliers permet aux habitants et aux visiteurs de se promener tranquillement, en parallèle de la plage, sans forcément y descendre. Le remblai se poursuit par une vague d’escaliers débouchant sur des infrastructures liées à la plage : vestiaires, douches, WC, coin bébé, bar et ascenseur.

Le parking

Le parking est revu, corrigé, reformé, replanté ! Il devient moins visible et moins présent depuis l’extérieur. Cela permet aux visiteurs de mieux profiter de l’espace naturel sans être pollué visuellement par la présence de voitures, comme c’était le cas auparavant. Des accès voitures sont piétonniers mais laissent, bien sûr, l’accès pompiers.

L’éclairage

Pour mettre en lumière ce nouveau visage de Santa Teresa Gallura, une attention particulière est accordée à la mise en valeur de l’éclairage, que ce soit pour mettre en valeur, comme pour la Tour, ou pour créer une ambiance subtile, en pointillés, sur les petits chemins.

Les matériaux

Suite à la rencontre à Grenoble, avec l’architecte et professeur Maddalena Achenza du Dipartimento di Architettura dell’Università di Cagliari concernant le programme Craterre : nous avons souhaité proposer l’utilisation des briques en terre crue ainsi que les techniques liées à ces modes de construction pour les bâtiments principaux du projet.

En ce sens, nous pensons qu’il est possible de construire des bâtiments en terre crue à Santa Teresa en nous associant aux différents producteurs de briques en terre crue repartis sur l’ile.

Nous recommandons aussi l’utilisation du granit issu de la carrière locale de Santa Teresa Gallura pour tout un ensemble de construction de murs, de chemins, et revêtements du sols et trottoirs, ainsi que pour les sièges des nombreux bancs publics proposés dans notre projet.

La Fabrique terrestre, aquatique et aérienne : L’équipe du projet : Christina Ottaviano, Coralie Beaune, Mariana Mascolo, Eric van Helmond.

Crédits iconographiques : DR, Droit Réservé, Christina Ottaviano, Coralie Beaune, Mariana Mascolo, Eric van Helmond ;

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